Par le pont arrimé

Poème de Barbara Auzou (1969-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

Pont d’El-Kantara à Constantine – Faten Aggad – CC BY 3.0 (Wikipédia)

par le pont arrimé de nos rêves

par la mousse de nos mots

par le sommeil où je te devine

et que l’on apprend à nos mains incendiaires

je tends mon dos docile

à l’accolade douce de la lumière

et ma pesanteur apprivoisée se suspend

soudain comme un baiser

sur les fragments d’ogive de ton corps caressé

où tu déroules bien à toi ton idée du temps

comme autant d’échelles légères

qui enjambent le Rummel

-ce qu’il restera de nous?

un lien sans âge une inflexion

gonflée dans une gorge d’oiseau

un rocher qui agrège la roche

comme un désir mordu au cou

le partage d’un poème que l’on ouvre

du pouce comme une nacre

la seule fleur d’oranger

dans le bouquet de la fête

au-dessus du nid d’aigle l’unique fenêtre

et l’or des doigts sur le velours brodé de Constantine

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