Poème de Jérôme Aviron (1969-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE
Au « Logis du p’tit Canette », le 3 janvier 2022
Tous deux accoudés à la petite table
De la chambre bleue, Jean-Maurice
Et moi, parcourrons l’appendice
D’un beau livre de grammaire vénérable.
Dans celui-ci, en creux, j’apprends,
Guidé par le vieux professeur
En retraite à Dakar la belle, l’épaisseur
Et la beauté des vers comptés dont je m’éprends.
Après le grand Charles, qui me donna
Le goût de la poésie et m’entraîna,
Voici le temps d’affiner ma pensée,
Au travers de ces règles enchâssée.
Qu’il est trop souvent dur,
Pour mon esprit frondeur,
De se plier ainsi au labeur
Des exigences de l’âge mûr !
Et pourtant, je ressens
Bien qu’il me faut passer
Sous les incontournables fourches caudines, sans
Lesquelles l’amateurisme peut se fracasser.
Tout en sauvegardant sa verve
Propre et son style bien à soi,
Sans rester sur la réserve,
Donnons aux mots tout leur poids.
Artisan de la langue française,
Je me plie à ses coutumes,
Amoureux il est vrai de la plume,
Adepte de l’ascèse.
Merci à vous mon ami d’Afrique,
Pour votre bienveillance, éclairée
D’une pointe de savante fantaisie sympathique,
Envers l’apprenti poète qui vient de vous narrer…
Traduction anglaise :
