« À toi, Amwalis mon épouse » de Bernard Fariala Mulimbila

Poème de Bernard Fariala Mulimbila (1955-) – RDC

Ô toi, un autre moi-même !

Toi dont les caresses n’ont jamais cessé d’arroser

Mon corps raidi par un venin d’aspic,

Corps qui trottait des milliers de kilomètres,

Corps qui ne se relevait plus,

Corps qui reprend sa vivacité ;

Toi qui malgré ta charge de mère

Ne te fatiguais pas d’essuyer mes larmes,

De me laver, de m’habiller,

De me nourrir, de me bercer tel un nourrisson.

Trouve là ma gratitude

Arrosant le fin fond de ton âme

Si pieuse, si gentille, si amoureuse,

Si consolante, si généreuse ;

Trouve là mon amour

Comblant la profondeur de ton cœur

Si généreux, si gracieux,

Si compatissant, si bienveillant.

Quand je t’entends chanter de ta belle voix de sirène,

Voix qui, jadis, égayait les rivières de chez nous

Bourrées de poissons, crevettes, silures, crabes…

Mon être est inondé de nostalgie, d’amertume,

Amertume de te laisser languir

Seule dans cette nature hostile,

Cette jungle inhumaine et horrible,

Avec notre aimable progéniture.


Poème-dédicace tiré de Femmes captives, Ed. Edilivre, 2019

Mot du poète : ce poème est dédié à mon épouse en guise de reconnaissance, face aux souffrances tant physiques que morales qu’elle a eu à supporter pendant deux ans alors que j’étais paralysé à la suite d’un empoisonnement.

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